mardi 17 avril 2007

CENTRE DE COMMANDEMENT INTEGRE

DISCOURS DU PRESIDENT LAURENT GBAGBO LORS DE LA CEREMONIE D’INAUGURATION DU CENTRE DE COMMANDEMENT INTEGRE Monsieur le Premier Ministre ; Messieurs les Présidents des Institutions ; Monsieur le Ministre de la Défense ; Mesdames et Messieurs les Ministres ; Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Diplomatique ; Monsieur le représentant spécial adjoint du Secrétaire Général de l’ONU ; Monsieur le Représentant de l’Union Africaine ; Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Préfectoral ; Monsieur le Gouverneur du District de Yamoussoukro ; Monsieur le Gouverneur du District d’Abidjan ; Monsieur le Maire de Yamoussoukro ; Mesdames et Messieurs les Elus ; Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux, Directeurs Centraux et Chefs de Services ; Messieurs les Officiers Généraux ; Mesdames et Messieurs les Officiers Supérieurs, Officiers Subalternes, Sous-officiers et Militaires du rang ; Honorables chefs traditionnels ; Distingués chefs religieux ; Chers amis de la Côte d’Ivoire ; Mesdames et Messieurs ; Aujourd’hui est un grand jour pour la Côte d’Ivoire, pour les Ivoiriens et pour tous les amis de la Côte d`Ivoire. Je suis vraiment dans la joie. Et les pas de danse que j`effectuais au son de la fanfare ne sont pas des pas de danse qui sont feints. Ils sont sincères et ils traduisent réellement les sentiments qui m`animent. Cette crise, elle est arrivée, bien entendu, je savais qu`elle allait finir mais on ne savait pas quand. Or aujourd`hui, c`est la matérialisation de la date, parce que le processus de la fin de crise a commencé depuis longtemps. Aujourd`hui, nous allons faire trois cérémonies. Une à Yamoussoukro, l`autre à Tiébissou et la dernière à N`Gattadolikro. Mais tout cela revient à deux choses : Réunifier l`armée de Côte d`Ivoire pour en sortir une nouvelle armée. Et deuxièmement, supprimer la Zone de Confiance. Sur la réunification de l`armée, il est bon de dire qu`avec la crise qui a eu lieu, nous avons vu les forces et les faiblesses de notre dispositif de Défense et de Sécurité. C`est pourquoi, nous créons le Centre de Commandement Intégré (CCI) pour réfléchir en techniciens sur ces problèmes pour nous faire des propositions pour que de leur réflexion et de notre approbation, sorte une armée nouvelle. Sur le démantèlement de la Zone de Confiance, c`est un élément capital. Parce que la Zone de Confiance est le seul obstacle constitutionnel à la tenue des élections. Parce que dans nos textes, on ne peut pas organiser des élections tant que le pays est divisé. Donc à partir d`aujourd`hui, il n`y aura plus d`excuses. Le gouvernement doit se mettre en ordre de bataille pour préparer des élections qui sont considérées par tous et par nous-mêmes comme le point d`ordre, le point final de la sortie de la crise. Chers amis, officiers et soldats de l`ONUCI et de la Licorne, je voudrais profiter de cette occasion pour vous rendre hommage. Pour vous remercier d`être venus partager avec nous, les jours les plus terribles, les plus graves de l`histoire de notre jeune Etat. Souvent, vous avez essuyé des quolibets, mais ça, ça fait partie de la vie des sociétés. C`est-à-dire que quand un pays est en crise, la crise n`est pas seulement ce qu`on voit. La crise est aussi interne à chaque citoyen, et les explications sont recherchées partout. Mais vous et nous, nous sommes là. Vous et vos frères d`armes, vous êtes là. Je souhaite que cette fraternité d`armes continue et que vous nous aidiez encore, parce que nous n`avons pas fini. Il y a des gens qui disent et qui écrivent et je lis ça souvent. ‘'GBAGBO veut chasser les soldats de l`ONUCI et les soldats de la Licorne’’. Mais je comprends français et je sais écrire français. Si je veux ça je vais le dire ou l`écrire. Mais depuis que nous sommes là, je ne l`ai pas encore dit. Donc, ce n`est pas encore ce que je demande. Et ce que j`ai dit à la délégation de l`ONU avec laquelle nous avons discuté, j’ai dit : ’’aidez-nous à appliquer l`Accord de Ouagadougou’’. Il y a des témoins qui sont là. Et je répète : ‘’aidez-nous à appliquer l’accord de Ouagadougou’’ On me dit: ’’quel serait notre rôle ? Qu`est-ce que nous allons faire ?’’. Je leur réponds : ‘’Mais la crise n`est pas encore finie’’. La crise sera finie quand nous aurons achevé totalement d`exécuter les prescriptions contenues dans l`Accord de Ouagadougou. Vous êtes là avec nous, aidez-nous à appliquer l’accord de Ouagadougou comme vous le faites aujourd’hui. Aujourd`hui, ensemble, nous sommes en train de lever un élément important qui est la Zone de Confiance. Mais je l`ai dit au représentant spécial par intérim du Secrétaire général de l`ONU en Côte d`Ivoire, qu`il doit nous aider à co-gérer l`Ouest. Parce que pour nous les Ivoiriens, la situation à l`Ouest n`est pas une situation due à cette crise. C`est plutôt une situation opportuniste qui profite de toutes les situations difficiles pour se faire voir. C`est une situation due aux problèmes de la forêt et des plantations. Sur ce point, je voudrais quand même dire à nos amis et à tous les Ivoiriens, qu`il ne faut pas déformer les faits. A l`Ouest, tous les planteurs installés ont été bousculés et chassés de leurs plantations. Qu`ils soient Guéré, Baoulé, Agni, Bété, Sénoufo, Burkinabè ou Maliens, tous les planteurs installés, connus et répertoriés, ont été bousculés et chassés. Je les ai tous visités dans les divers camps . Et pourtant, leurs plantations continuent d`être exploitées. Donc, Il n`est pas bon que les responsables politiques fassent croire que ce sont les planteurs originaires d`une région et pas les autres qui ont été chassés. Les planteurs burkinabé et Maliens sont dans les camps de Nikla. Et là, je voudrais vraiment devant vous féliciter l`OIM pour le travail méticuleux qu`il fait pour raccompagner progressivement ces planteurs dans leurs plantations, dans leurs campements. J`ai été une nuit dans les camps de Nikla, j`ai trouvé les responsables de l`OIM à pied d`oeuvre. On a travaillé ensemble pour apporter notre réconfort. Et aujourd`hui, ils ont commencé à raccompagner ces planteurs-là, originaires du Burkina Faso et du Mali dans leurs plantations et campements. Il nous faut poursuivre cela, parce qu`en ce qui concerne les Guéré, toute la sous préfecture de Zouh a été déportée dans les autres villages Guéré, soit à Toulépleu, soit à Bloléquin, soit à Guiglo soit à Duékoué. Moi-même, j`ai envoyé des délégations conduites à la fois par Amani N`Guessan, par Dagobert Banzio et Hubert Oulaye pour aller voir, pour aller étudier et nous suggérer des solutions. Il faut raccompagner ces gens chez eux. Il faut les raccompagner dans leurs villages, et aussi dans leurs plantations. Il faut assurer leur sécurité. C`est bien pour eux, mais aussi pour l`économie de la Côte d`Ivoire. Parce que la production de cacao, de café, de palmier à huile, de l’hévea, c’est cela. Donc sur ce point et sur beaucoup d`autres, on aura encore besoin de vous. Aidez-nous à appliquer Ouagadougou. J’insiste sur ce point, parce que Ouagadougou est la seule initiative que nous avons prise depuis que cette guerre est arrivée. Les situations se sont impliquées de telle sorte qu’on ne nous a jamais laissé prendre des initiatives. C’est la première initiative que nous prenions ensemble, parce que figurez-vous qu`avant que nous ne la prenions, j`ai consulté directement ou indirectement tous ceux qui sont concernés. C`est-à-dire la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les Forces Nouvelles et tout le monde pour jauger les états d`âmes. Et c`est lorsque nous nous sommes rendus compte que chacun était en attente de quelque chose, que chacun était prêt à faire sa part de sacrifice que nous avons fait cette proposition. Aussi n’ai-je pas été étonné du bon accueil réservé à ces propositions par les Forces Nouvelles. Je les ai déjà remercié pour cela mais, je voudrais ici, le faire publiquement. Parce qu`on se marie à deux. Si vous arrivez sur le lieu du mariage et que votre fiancée est absente, quelle que soit la bonne volonté du Maire ou du prêtre, le mariage n`aura pas lieu. On se marie à deux et on se réconcilie à deux. Nous avons pris l`initiative parce que c`est notre travail. Quand un pays est en crise, c`est le travail du Président de la République de faire des propositions de sortie de crise. Mais celui à qui il fait les propositions, s`il ne les accepte pas, ces propositions sont vaines. Donc merci à vous chers frères, merci d`avoir accepté la main tendue et c`est avec bonheur que depuis un certain moment je vois Soumaïla toujours à côté de Mangou. J’ai même préparé un petit surnom pour les deux mais je ne vais pas le dire ici. Le moment est trop grave et trop solennel. Je veux dire que la mission de l’ONU n’est pas terminée. Si c`est notre avis que vous voulez, je vous le dis net : ‘’aidez-nous à appliquer Ouagadougou’’. Quand nous aurons appliqué Ouagadougou, nous aurons fini. Quand à vous monsieur le Premier Ministre, préparez concrètement les élections. On peut écrire à la Commission Electorale Indépendante (CEI) pour dire qu`elle peut nous faire maintenant des propositions. La semaine prochaine, nous allons installer les Préfets. On va commencer par les préfets de région, les préfets, les Secrétaires généraux de Préfecture, les sous-préfets, les gendarmes etc. Le pays est en train d`être réunifié. La guerre est finie. Chers amis, chers compatriotes, la guerre est finie. Mais les tâches qui nous attendent ne sont pas petites. Il nous faut, reconstruire, rebâtir le pays. Il y a les ponts, les routes, les pistes, les hôpitaux, les dispensaires, les écoles primaires, les collèges, les universités à rebâtir et il y a la jeunesse à qui il faut donner espoir, et former au métier du futur. C`est pourquoi, nous avons envisagé de créer le Service civique. On est déjà prêt au niveau des documents mais, je n`ai pas encore trouvé un directeur pour cela. Un directeur qui va apprendre un métier aux jeunes gens pour qu`ils ne restent plus dans la rue. Voilà ce que je voulais dire. Je suis un homme heureux, un homme comblé et fier. Aujourd’hui, je recommence à être fier de mon pays. Je remercie vous tous qui êtes venus. Je remercie la CEDEAO, l’Union Africaine, l`ONU, la France de façon absolue. Quand on aura fini totalement, nous trouverons les mots pour vous traduire ces remerciements. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire ! Je vous remercie. Association de la Presse Panafricaine (APPA)

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