lundi 5 mars 2007

LES NOIRS EN EUROPE DURANT LE MOYEN-AGE

La présence des Noirs sur le sol Européen durant le Moyen-Age: un sujet tabou?
LA DOCUMENTATION HISTORIQUE NOUS RÉVÈLE QUE DES NOIRS VIVAIENT EN FRANCE DÉJÀ AU MOYEN-AGE ET OCCUPAIENT MÊME DES POSTES TRÈS IMPORTANTS.
L’historiographie française a encore du mal à révéler la présence de populations Noires dans l’histoire du Moyen-Age français et européen. Aussi, nous invitons les étudiants panafricains à suivre les voies du chercheur kamit Dieudonnée Gnamammkou car cette page de l’histoire africaine reste encore dans les sous-sols des musées européens (pour ne pas dire qu’elle reste encore "tabou").
En effet, on constate que les historiens occidentaux font souvent croire au public français que les premiers contacts entre les populations européennes et africaines remontent à peine à l’époque de l’esclavage. Pourquoi un tel mensonge.
En fait, l’historiographie nous enseigne qu’il y a toujours eu des Noirs en France et en Europe et cela à toutes les époques. A la base, il est important de rappeler que les premiers Homo Sapiens Sapiens qui ont peuplé la France étaient des Noirs venus d’Afrique, leur berceau de naissance. Tous les vestiges archéologiques de cette époque le prouvent.
Mais intéressons nous à la période historique allant de 700 à 1492 de notre ère. Au début du VIIIème siècle, des chevaliers noirs venus d’Afrique ont envahi l’Espagne, le Portugal et la France sous la houlette de troupes arabo-musulmanes. On retrouve encore leurs traces en Angleterre, en Allemagne et en Italie. Ce sont les fameux "Maures" voir les "Sarrazins".
Leur supériorité militaire et leurs nombreuses victoires ont impressionné les gens du moyen-age qui nous ont légué bon nombre de témoignages historiques sur leur présence et leurs hauts faits d’armes. Cette présence a naturellement générée des familles mixtes et aujourd’hui encore, beaucoup de familles françaises portent le nom de leur patriarche Noir en guise de nom de famille, bien qu’elles l’ignorent ou qu’elles le cachent.
C’est le cas des familles :

Moraux, Morel, Morland, Nègre, Sarrazin, Sarrasin, Morand, etc...pour lesquelles les armoiries ancestrales laissent apparaître le visage d’un ou plusieurs Noirs, fondateurs de leur famille. Le Noir figurant sur le drapeau de la Corse est encore une nouvelle illustration de leur présence dans la région.Ces Africains vivaient en France, en Espagne, en Italie, en Angleterre et au Portugal où ils exerçaient le pouvoir dans certaines régions... Ils habitaient dans les châteaux forts ou dans les villes et vivaient en parfaite harmonie avec la population.

Cette présence Noire en Europe, étalée sur plusieurs siècles, va inspirer considérablement les poètes français du Moyen Age ainsi que bons nombres d’artistes et d’historiens qui vont nous laisser des témoignages de leur passage.
Dans l’épopée "La chanson de Roland", enseignée dans les lycées français, les adversaires de Roland sont justement ces chevaliers Noirs menés par le roi Massile. Roland et son armée ont été vaincu par ces chevaliers Noirs. Beaucoup d’étudiants ne le savent pas. Sur une peinture du Moyen Age, c’est d’ailleurs Massile qui porte la couronne royale.
En Angleterre, il existe aussi les épopées du Noir Morien, un jeune Maure qui a vraisemblablement vécu à l’époque du Roi Arthur. Il était d’ailleurs d’usage à l’époque d’employer le mot Maure pour dire Africain.
ILLUSTRATION RELATIVE A LA ROYAUTE ANGLAISE Le puissant empereur Maure, Yusuf Ben Tachfin est d’ailleurs décrit comme un homme marron au cheveux crépus par un chroniqueur arabe.
L’existence de ces vestiges historiques remet même en question la thèse disant que Charles Martel aurait totalement refoulé les Arabes et les Maures à Poitiers. Il s’agirait plutôt d’un traité de paix qui permettait à ceux qui le souhaitaient de rester pacifiquement dans la région (NB. Une historienne de Poitiers m’a confirmé que la thèse disant que Charles Martel a refoulé les Arabes et les Maures à Poitiers n’est pas la bonne. Elle confirme la thèse du traité de paix).

Voyons maintenant quelques témoignages d’historiens français. A propos des civilisations africaines de la période impériale, le témoignage du français Fabre d’Olivet (1767-1825), nous permet d’apprécier la perception qu’avait l’Europe des Noirs avant que la machine de l’idéologique coloniale se mette en marche :

"La race noire que j’appellerai toujours Sudéenne à cause de son origine équatoriale et par opposition à la race blanche que j’ai nommé Boréenne ; la race noire, dis-je, existait dans toute la pompe de l’Etat social.
Elle couvrait l’Afrique entière de nations puissantes émanées d’elle, possédait l’Arabie et avait poussé ses colonies sur toutes les côtes méridionales de l’Asie et très en avant dans l’intérieur des terres.
Une infinité de monuments qui portent encore le caractère africain, existent encore de nos jours dans tous ces parages et attestent de la grandeur des peuples auxquels ils ont appartenu. Les énormes constructions de Mahabalipouram, les cavernes d’Ellora, les temples d’Isthakar, les remparts du Caucase, les pyramides de Memphis, les excavations de Thèbes et beaucoup
d’autres ouvrages que l’imagination étonnée attribue à des Géants, prouvent la longue existence de la Race Sudéenne et les immenses progrès qu’elle avait fait dans les arts". ALESSANDRO DEI MEDICI - DUC DE FLORENCE, FILS DE L’EMPEREUR CHARLES V - SON PERE ETAIT LE PAPE CLEMENT VII DIT SOUVENT ALESSENDRO LE MAURE Et, il poursuit en nous racontant comment s’est déroulée l’arrivée de ces chevaliers noirs en Espagne et en France, via le détroit de Gibraltar :
"Dans ce temps-là, la race noire, que j’appellerai toujours sudéenne à cause de son origine équatoriale et par opposition à la race blanche que j’ai nommée boréenne ; la race noire dis-je, existait dans toute la pompe de l’Etat social. Elle couvrait l’Afrique de nations puissantes (...) La race sudéenne très puissante et très répandue en Afrique et dans le midi de l’Asie, ne connaissaient qu’imparfaitement encore les contrées septentrionales de cette partie du monde et n’avait de l’Europe qu’une très vague idée (...)

Les hommes blancs aperçurent pour la première fois, à la lueur de leurs forêts incendiées, des hommes d’une couleur différente de la leur. mais cette différence ne les frappa pas seule. Ces hommes couverts d’habits extraordinaires, de cuirasses resplendissantes, maniaient avec adresse des armes redoutables, inconnues dans ces régions.
Ils avaient une cavalerie nombreuses ; ils combattaient sur des chars et jusque sur des tours formidables qui s’avançant comme des colosses, lançaient la mort de tous les côtés. Le premier mouvement fut pour la stupeur. Quelques femmes blanches dont ces étrangers s’emparèrent et dont ils cherchèrent à capter la bienveillance, ne furent pas difficiles à séduire. Elles étaient trop malheureuses dans leur propre patrie pour en avoir nourri l’amour.
De retour dans leurs tanières, elles montrèrent les colliers brillants, les étoffes délicates et agréablement nuancées qu’elles avaient reçus. Il n’en fallut pas d’avantage pour monter la tête de toutes les autres. Un grand nombre profitant des ombres de la nuit, s’enfuit et alla rejoindre les nouveaux venus. Les pères, les maris n’écoutant que leur ressentiment, saisirent leurs faibles armes et s’avancèrent pour réclamer leurs filles ou leurs épouses. On avait prévu leur mouvement ; on les attendait. Le combat engagé, l’issue n’en fut pas douteuse. Plusieurs furent tués, un plus grand nombre demeura prisonnier ; le reste prit la fuite ".
ANNA - MERE D’ALESSANDRO DEI MEDICI
D’autres témoignages d’historiens, reprennent les éléments de ce récit en apportant des compléments d’information :
"Les Blancs venait d’être éveillée par les attaques des Noirs qui commençait à l’envahir par le sud de l’Europe. Lutte inégale au début.
Les Blancs, à demi-sauvages, sortant de leurs forêts et de leurs habitations lacustres, n’avaient d’autres ressources que leurs arcs, leurs lances et leurs flèches aux points de pierre.
Les Noirs avaient des armes de fer, des armures d’airain, toute les ressources d’une civilisation industrieuse et leurs cités cyclopéennes. Ecrasés au premier choc (...) Le salut des Blancs, ce furent leurs forêts où comme des fauves ils pouvaient se cacher pour en rebondir au moment propice.
COURS ROYALE MAURE EN EUROPE - DATE : 1400
Ces témoignages peuvent surprendre qu moins ceux qui ignorent que les grands empires de l’Afrique impériale étaient gardés par une chevalerie puissante.Il est même possible de constater facilement que les habits des chevaliers africains sont quasiment identiques à ceux des chevaliers européens. Prenons par exemple les chevaliers de l’Empire Moro Naba du Burkina Faso. Leurs lances (rouge et blanche), la plume d’oie sur le casque, les habits, les gilets à cottes de mailles, le carapaçon qui recouvre les chevaux, etc..., tout ressemble aux chevaliers européens, ce qui semble accréditer la thèse de la tradition historique faisant remonter le Moyen Age chevaleresque européen à des invasions africaines ancestrales.Un ouvrage historique consacré en partie aux habits des chevaliers africains, nous confirme d’ailleurs que :"Jusqu’au XIXème siècle, la grosse cavalerie des Foulbés ou Peuls était équipée de cuirasses ou de cottes de mailles sous des manteaux matelassés.Par la suite, les manteaux comme les cuirasses métalliques ne furent plus réservées qu’aux cérémonies (...) dans la grosse cavalerie, la cuirasse (comme celle des romains) remplaçait la cotte de mailles et offrait contre les flèches et les pointes une protection sans doute meilleure que les vêtements utilisés par les Mossis du Burkina Faso.Le cavalier Foulbé était quelque peu handicapé par la lourdeur de son armure qui l’obligeait, en cas de chute, à demander de l’aide pour se remettre en selle".
Ce n’est un secret pour personne, que cette conquête arabo-musulmanne et Noire (Maure/Sarrazin) a permis à l’Europe de découvrir d’innombrables connaissances scientifiques connues alors seulement en Orient, en Afrique et en Asie à une époque où elle avait sombré dans la nuit noire de la réflexion intellectuelle (après la chute de Rome).
Les secrets de la poudre à canon, la médecine, les mathématiques, l’astronomie, la navigation, les textes grecs, etc..., l’Europe les doit à ces conquérants.
Les premières Universités européennes ont d’ailleurs été fondées par ces gens. Avant eux, personne ne connaissait même une école maternelle en France et on vous parle de Charlemagne qui a introduit l'école!

Nous savons encore aujourd’hui que bon nombre de manuscrits de savants grecs (Euclide, Eudoxe, Aristote, etc...) dont la version grecque a totalement disparu, n’existaient à l’époque qu’en arabe.C’est donc la traduction de ces documents arabes, qui permit à l’Europe de redécouvrir son passé. La puissance du savoir scientifique oriental est encore attesté par le fait que l’Espagne et le Portugal, qui ont connu la plus longue occupation de ces conquérants, après avoir assimilé leurs savoirs et les avoir chassé, devinrent dès la fin du 15ème siècle, les premières puissances européennes.

Le politicien Philippe Seguin disait à ce sujet en 2003 dans la presse, que son professeur, l’historien français Georges Duby reconnaissait la puissance intellectuelle de la civilisation musulmane (à l’origine de la montée en puissance des royaumes du Portugal et de l’Espagne), en affirmant que si les troupes arabes (composées de noirs Sarrazins ou Maures), étaient restées en Europe plus longtemps, la Renaissance aurait eu lieu 3 à 4 siècles plus tôt.
MASSIF DES MAURES EXTRAIT DU LIBERATION DU 30 JUILLET 2003
En conclusion, il est important pour la jeunesse panafricaine de revisiter l’histoire de l’humanité, afin d’en dégager et de valoriser, les traces des faits africains.

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